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« Ah, Baie-du-Butin ! Surement un des lieux les plus apprécié par les aventuriers en quête de gloire et par les négociants en quête de richesse ! Et cette mer, juste à côté de cette ville maritime … l’air y est des plus purs ! Sans oublier le célèbre Baron Revilgaz, qui domine cette ville portuaire ainsi que toute une coalition marchande, qui saura vous protéger des infâmes pirates de la Voile Sanglante ! Franchement, qui n’a jamais voulu y poser les pieds un jour ou l’autre, hein ? J’vous le garanti, il ne vous y arrivera que des aventures extraordinaires ! Sans compter qu’on peut trouver absolument tout là-bas, et y devenir n’importe qui ! »
« Des aventures extraordinaires, hein ? se disait doucement Pirck. Quelle bonne blague ! Si j’arrive à retrouver celui qui m’a dit ça il y a dix ans, je fais un malheur ! »
Pirck marchait doucement, chassant les mouettes affamées à cette heure si tardive de sa seule main. Il se disait qu’il n’avait plus de temps à perdre sur les quais et qu’il ferait mieux de rejoindre les autres. L’air avait beau être frai, il ne pouvait que difficilement garder sa grande veste pourpre qui ondulait au vent, masquant à peine de vilaines cicatrices. C’était un des gobelins comme on avait l’habitude de voir à Baie-du-Butin, bien que celui-ci fût en moins bon état que ses congénères.
Il se dirigea ainsi, en évitant soigneusement les coupe-gorges, vers la taverne du Vieux Loup de Mer. L’ambiance y était assez calme, pour une soirée. Il y retrouva les mêmes personnes aux mêmes endroits à dire les mêmes choses en sirotant tranquillement les mêmes liqueurs. Quelle vie monotone, parfois … même s’il avait vécu il y a peu de temps de cela une aventure peu commune.
Il s’assit finalement à une table qui semblait occupée par trois autres de ces petites créatures vertes, aussi malicieuses qu’imprévisibles. Le premier gobelin semblait quelque peu joyeux à la vue de Pirck. Il était habillé avec une chemise blanche à moitié ouverte, un pantalon de toile noir aussi sombre que ses ambitions auquel était accroché un long sabre à la poigne rouillée et portait en guise de ceinture un long foulard rouge. Le second semblait dans un état d’esprit moins bon. Il était facile de deviner ce qui avait dût lui arriver dans la journée en regardant simplement se qui lui restait sur la peau : une tenue de cuir fauve déchirée de gauche à droite, un pantalon dans la même matière et dans le même état ainsi que de petites bottines usées par la marche dans la forêt. Enfin, le dernier semblait être presque aussi noyé dans l’alcool de dans les problèmes. Même s’il empestait d’une odeur de poisson qui semblait plus au moins frai, le groupe semblait le supporter par la force de l’habitude. Il était vêtu d’un petit gilet d’un bleu plutôt clair, d’une longue pièce de tissu qui faisait office de pantalon et qui fut heureusement tenue ainsi par une ceinture cloutée de piètre facture. Ces trois gobelins semblaient attendre Pirck depuis un moment déjà à voir leurs têtes.
La petite bande lui lança un « Bonsoir ! » des plus amicaux (agrémenté par le hoquet incessant du troisième gobelin) mais Pirck ne répondit pas et se contenta de lever sa main droite, celle qui était encore entière. Il tira un des tabourets et sembla tomber dessus avec toute la force de son malheur. D’habitude, il était plus festif que ça et lançait un grand bonjour à la cantonade. Mais ce soir, la bonne humeur l’avait quitté pour de bon. Ces trois amis ne tardèrent pas à le lui faire remarquer.
« Eh ben, Pirck ! T’as pas l’air dans ton assiette ce soir ! lança le premier gobelin
-Ouais … hic ! T’as eu des problèmes ? enchaina le pêcheur à moitié ivre
-Mouais, surement la pire journée de ma vie ! Et la fin de la Kapitalrisk à Strangleronce …
-De quoi de quoi ?! s’exclamèrent les trois amis de Pirck avant de lui poser des questions sans arrêter»
Pirck frappa soudainement la table de sa seule main, attirant malencontreusement l’attention de toute la clientèle, excepté ceux étant noyés dans l’alcool comme le pêcheur. Pirck dévisagea ses compagnons du regard ainsi pendant quelques minutes avant qu’ils ne se rassirent. Les clients ne tardèrent pas à faire la même chose et reprirent là où ils en étaient. Pirck s’assit aussi en fixant sa boisson renversée sur la table. Il regarda à nouveau ses compagnons avec un air à vous donner des frissons dans le dos et repris :
« Le mieux, c’est encore que j’vous raconte tout c’qui c’est passé depuis le début. Ecoutez biens les gars car je ne dirais pas ça deux fois. Cette journée a vraiment été un cataclysme …
Tout a commencé il y a trois mois, dans l’usine de la Kapitalrisk. Même si là-bas ont été tous nombreux et assez bien équipés, on recevait chaque jour la ‘visite’ des hommes de Revilgaz. Comme il a dût trouver l’endroit où on était en train d’bosser, il a voulu nous éliminer pour reprendre le contrôle. Mais bon, ont étaient tenaces et fiers de notre usine. Mais ont savaient qu’ont finiraient par y laisser des plumes si les choses continuaient ainsi. L’chef de station a donc convoqué tout les ingénieurs dispo’ et en vie pour lui fabriquer des armes, en masse et de qualité. Mais bon, on avait beau être aussi nombreux qu’on voulait, on n’avait pas le matos pour faire un boulot efficace digne de ce nom ! La grande partie des ingénieurs s’est donc rabattu sur des explosifs ou des fusils plus performants, voir des lanceurs de ferraille … mais pas moi, non. Vous m’connaissez assez pour savoir que j’préfère les trucs gros et lourds, hein ? »
Le groupe affirma à l’unanimité. Mais le pirate repris Pirck en ces termes :
« Ecoute vieux, j’vais pas dire qu’on s’fiche pas mal de tes p’tits commentaires et de ta vie, mais on aimerait en v’nir aux faits. Moi j’bosse encore ! Et j’repars dans la soirée avec mes hommes. Donc accouche !
- Il n’a pas totalement tort, tu sais ? repris le trappeur dans sa tenue en lambeaux. Faudrait qu’j’aille pioncer vite vite si j’veux reprendre les affaires. T’es pas d’accord toi ?
-Beuarh ? fit lamentablement le pêcheur. Des fois, on se demandait pourquoi il restait ici …
-Bon, dit finalement Pirck. Comme les autres m’ont laissé tomber, j’ai dû penser seul à un moyen radical de défendre la station. Et j’ai eu une sacrée bonne idée -au début s’en était une- : un robot de combat géant, comme on en voit peu ! Je voyais déjà ça : un ENORME robot orange, blindé comme un portefeuille et armé d’une pince et d’un marteau géant ! J’me disais que si j’arrivais à créer un déchiqueteur modifié comme ça et à le faire fonctionner correctement, la station n’aurait plus jamais de problèmes d’intrusions ! Mais pour le matos, j’ai dû aller au marché noir pour y trouver des trucs fiables … et j’vous raconte pas la tête que je devais tirer à chaque fois qu’j’y allais ! »
Le groupe éclata de rire au nez de Pirck, mais celui-ci continuait inlassablement :
« Ouais, j’dépensais mon fric autant que j’fais fondre de métaux ! Mais bon, j’suis allé au bout d’tout ça et j’ai bossé comme un chien durant deux longs mois. Après ça, j’avais enfin fini le premier prototype : le Destructeur Autonome Lourd Entièrement Gobelin à Interaction Vocale et à Armement Spécialisé dans l’Oblitération et la Défense Intégrale ! Soit DALEGIVASODI … un nom un peu trop barbare pour qu’je le garde. On m’aurait tiré les oreilles si j’avais présenté mon monstre avec un nom pareil. Mais bon, je suis toujours incompris ici !
Mais le meilleur n’était pas encore venu, oh non ! Car le premier prototype échoua lamentablement dans sa tache … surement un peu comme vous tous ! Hahaha !
-Hey ! firent le pirate et le trappeur
-Gnééé ? fit bêtement le pêcheur, à moitié endormi dans son bras
-Bref, il refusa carrément de démarrer. Et on sait bien qu’c’est pas un tas d’ferraille qui allait venir à bout de moi ! Si j’avais mis deux mois à faire cette chose, j’allais en mettre moins pour la réparer in-té-gra-le-ment ! Et j’m’y suis finalement tenu. En seulement deux semaines, le robot fut à nouveau sur pieds. Et c’coup ci, il marchait ! J’avais juste eu à intégrer une mémoire autonome pour qu’il veuille bien fonctionner. Et avec ça, il est devenu mon joujoux favori : il massacrait les intrus à tour de bras : il écrasait, découpait, déchirait, cramait et explosait tout c’qui lui avait été dit d’éliminer ! Un monstre, un vrai issu de ma cervelle ! Mon génie à moi ! »
Pirck s’emballait au fur et à mesure que la discussion avançait. Il finit par se calmer au bout de quelques minutes d’auto-félicitations pour enfin dire :
« Et il fit son boulot pendant deux ou trois semaines sans pépins, jusqu’au soir ou un type est entré dans son hangar. C’était un aut’ gobelin j’crois, mais difficile de discerner quelqu’un de nuit malgré les éclairages. J’suis pas intervenu car j’étais lessivé. Et puis, après tout, j’avais confiance. Mais j’aurai pas dû me dire ça ! Il a dû bidouiller mon invention puisque l’alerte fut donnée quelques minutes après car le robot s’activa tout seul. J’avais jamais vu un robot de ma création se retourner contre son créateur et ses équipiers ! Pour une fois, j’ai regretté d’être aussi performant, car DALEGIVASODI est venu à bout de la station en une heure. J’y croyais pas, j’vous l’jure ... On nageait dans les débris ainsi que les cadavres calcinés et on dansait dans les flammes des explosions. Un carnage, la machine à tuer contre nous ! Et on a perdu … et dans la bataille j’y ai perdu plus que la station et ma machine : ma main gauche. »
Pirck montra alors le moignon sur terminait son bras gauche, encore brûlé. Le groupe déglutit à la vue de cette horrible chose qui ornementait le bras de ce génie déchu. Pirck observa leurs visages, mais remarqua que le pêcheur finit par s’endormir. Il savait maintenant qu’il devrait supporter ces ronflements en plus de l’odeur. Quelle journée pourrie …
« Et maintenant, dit le trappeur, ta machine au nom de lessive, elle est où ? On ne risque pas d’la croiser en forêt, hein ?
-Qui sait, l’ami, qui sait ? Après avoir fini l’ménage, DALEGIVASODI s’en est allé dans la forêt vers le nord. Le pire c’est que, malgré dans l’état dans lequel on a réussi à le mettre avant d’se faire massacrer, il pourra se réparer tout seul avec des batteries en khorium. J’l’ai conçu pour qu’il soit jamais mis en pièce mais pour qu’il m’obéisse. L’autre intrus a dût désactiver le circuit de sécurité ; DALEGIVASODI a donc commencé à agir de son propre chef. Et maintenant … j’sais pas où il peut être. Il est p’têt’ parti vers un endroit où il se sentira mieux. Mais j’donne pas cher si il croise un aut’ gobelin ! Il le mettra surement en pièces !
Bon, j’vais vous laisser les mecs, mon bateau pour Kalimdor passera bientôt. On s’reverra surement un jour, si j’suis d’passage ou si vous v’nez vers Cabestan. Allez, j’y vais … et dites bonsoir à c’poivrot de ma part ! »
Pirck désigna le pêcheur dormant comme une marmotte avant de reprendre son manteau pourpre et de repartir. En sortant de la taverne du Vieux Loup de Mer, il senti surement pour la dernière fois le vent tropical de nuit sur sa tête balafrée. Il vit un bateau appareiller sur les quais et s’empressa de monter à bord. Alors que le bateau s’éloignait lentement de la ville portuaire du Baron Revilgaz, Pirck regarda en direction de la forêt puis s’en retourna dans sa cabine en se disant : « T’as bien semé le chaos aujourd’hui … ».
[HRP] Et voilà, un autre BG signé Clément ! En espérant que ça vous a plut, je vous demanderai de l’indulgence car rédiger un BG correctement à 23H30 n’est pas mon fort :p. De plus, n’ayant pas beaucoup de enseignements sur les gobelins et leur mode de vie, j’ai dû improviser à une heure plus que tardive.
Un gros BG pour un robot de combat ayant la morph du mekgénieur Thermojoncteur (ID du mob : 2508 car ID de la morph méconnu, peut-être 6980 ). J’ai aussi fait une liste de sorts, mais je compte en virer certains puisque je ne les ai pas testés. A savoir :
-69679
-59623
-32009
-40066
-64720
-35370
Certains sorts se ressemblent et, comme dit précédemment, je ne compte pas en garder autant.
En espérant que ça vous ait plus !
[HRP]
